Un article d’André Chauvet pour le site de l’EPALE.
Si l’individualisation de la formation paraît une nécessité voire une évidence, sa mise en oeuvre n’est pas toujours simple.
Extrait
L’individualisation des parcours de formation n’est pas un enjeu nouveau. Elle conditionne la pertinence des actions, la mobilisation des apprenants et bien entendu le coût global d’un dispositif. Individualiser, c’est faire ce qui convient pour chacun et donc ajuster son action au plus près des besoins et situations des personnes. Ce passage progressif d’une logique transmissive et verticale (symbolisée par l’amphithéâtre universitaire) à des processus plus différenciés et coopératifs (illustrés par les classes dites « inversées ») est bien connu et documenté. Mais l’individualisation est aujourd’hui inscrite aussi dans des textes plus normatifs (lois, cahier des charges, labels…) qui encadrent précisément sa mise en œuvre. Elle vise également à réduire les coûts générés par des formations considérées parfois comme trop longues, systématiques et ne prenant pas suffisamment en compte les acquis expérientiels de personnes en formation. Le développement du distanciel lié en partie à la crise COVID a amplifié la demande sociale.
Par exemple, dans le référentiel Qualiopi, le critère N° 3 couvre ce champ. « L’adaptation aux publics bénéficiaires des prestations et des modalités d’accueil, d’accompagnement, de suivi et d’évaluation mises en œuvre » dont plus précisément l’indicateur 10 : « Le prestataire met en œuvre et adapte la prestation, l’accompagnement et le suivi aux publics bénéficiaires. » C’est le verbe « adapter » qui exprime cette nécessité. Cette individualisation s’inscrit aussi dans une volonté des politiques publiques de faciliter le recours aux services et aux dispositifs. En somme lutter contre le non recours au droit. Il s’agit donc à la fois d’adapter les modalités mais également d’innover pour s’adresser à tous les publics quel que soit le lieu (le fameux slogan « pour tous, partout »).
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Sommaire :
- L’individualisation comme nouvelle boussole ?
- De quoi parle-t-on ?
- Une individualisation pas si simple et des logiques contradictoires
- Une tension entre normativité et singularité
- Les dérives d’une normalisation excessive