Green Guidance : vers des vies professionnelles durables ? Une pluralité de facettes
Entre écologie des sens et résonance : une possible reconnexion ?
Article 1, Partie 1 : de quoi parle-ton ?
Cette série d’articles vise à décrire, documenter et analyser les différentes facettes de la Green Guidance, qui cherche à introduire les enjeux de durabilité dans l’accompagnement des personnes en souhait d’orientation, d’évolution ou de bifurcation professionnelle. Il s’agit, pour chaque facette d’en décrire les caractéristiques et les fondements (partie 1, De quoi parle-t-on ?) et de proposer des techniques et des modalités d’accompagnement (Partie 2, Et en pratique ?).
Préambule
La crise écologique et ses multiples manifestations plus ou moins médiatisées (réchauffement climatique, épisodes extrêmes, mégafeux, raréfaction de l’eau, pollutions multiples, fonte accélérée des glaciers, atteinte et dépassement des limites planétaires…) nous percute, nous inquiète et nous laisse imaginer un avenir sombre. Les dernières prévisions sur l’état du réchauffement climatique et ses impacts sur l’habitabilité de la terre n’incitent pas à l’optimisme. En se référant aux seules données hexagonales, la dernière projection de Météo France sur les évolutions à l’horizon 2050 est explicite. Pourtant, malgré ce qui nous touche, malgré ce que l’on sait, rien n’est réellement mis en œuvre à la hauteur des enjeux à venir, pour nous et les générations qui viennent. Paradoxalement, les sondages récents montrent que ce sujet de préoccupation est présent même s’il est très inégalement réparti dans la population. D’autre part, le succès de la pétition contre la loi Duplomb est l’illustration de cette prise de conscience même si les controverses à son propos illustrent aussi les clivages à l’œuvre. Au même moment, la Cour Internationale de Justice (CIJ) vient de prononcer un avis historique (certes consultatif) sur les obligations des États dans la lutte contre le changement climatique. Est-ce que cela fera bouger les lignes ? On peut également observer les multiples propositions (touristiques, sportives, associatives, politiques) centrées sur le respect de l’environnement et les liens que l’on peut y nouer, y retrouver. Écoblanchiment pour urbains fatigués ? Nouvelle tendance marketing de type bain de forêt ressourçant en milieu sauvage (avec chamanisme et animisme en option) ? Ou plus profondément le constat que quelque chose nous manque dans cette vie trépidante, slashée et incertaine ? Et qui s’exprime non pas seulement sous la forme d’un diagnostic rationnel mais plutôt par une sensibilité qui semble perdue. Comme cette sensation nouvelle, et pourtant immédiatement reconnue, lorsque l’on se met à marcher pieds nus sur le sable ou sur l’herbe. Ou qu’on lève la tête un soir d’été pour contempler le spectacle du ciel.
Quand on cherche à intégrer cette dimension sensible aux enjeux de durabilité « faire des besoins de toutes les formes de vie et de la planète une priorité́ en veillant à ce que l’activité́ humaine ne dépasse pas les limites planétaires », plusieurs questions sont immédiatement soulevées notamment celle-là : Quels déplacements ou modifications de regard impliquent la priorisation des besoins de ce qui n’est pas nous ? Et une seconde : Comment expliquer notre propension à négliger les impacts de nos modes et choix de vie sur ce qui n’est pas nous, vivant ou non vivant. Les multiples prédations du moment en sont les échos terrifiants. Commençons par la seconde.
Sommaire
- Comment en sommes-nous arrivés là ?
- Quels déplacements ou modification de regard impliquent la priorisation des besoins de ce qui n’est pas nous ?
- Alors, cela change quoi pour un travail soutenable ?
Et la fleur ci-dessous peut servir de support à un travail individuel et collectif. Chacun pourra y mettre ce qu’il souhaite. Et nous en explorerons les différentes possibilités dans la partie 2 de l’article (à paraître).
